«Nous valorisons les déchets verts de l' «Nous valorisons les déchets verts de l'agglomération»
Grâce à la ville de Poitiers toute proche, Yves Debien et son associé ont créé une station de compostage.
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«C'est certain, si nous avions été beaucoup plus loin de la ville, nous n'aurions pas monté ce projet », indique Yves Debien, pour justifier la création de la station de compostage.
La SCEA de la Baie des champs, qu'il gère avec Eric Sabourin, se situe dans la Vienne, sur la commune de Sèvres-Anxaumont, à 7 km de Poitiers, une ville de près de 100.000 habitants.
«En tant qu'élu, je connaissais les problèmes que représentent la gestion et le traitement des déchets verts. Notre communauté de communes devait, par exemple, les transporter à plusieurs dizaines de kilomètres pour les enfouir. Le compostage nous permettait de valoriser ces sous-produits qu'il n'est pas possible d'abandonner ou de brûler», concède l'exploitant.
Jusqu'à 3.000 t/an
La SCEA reçoit ainsi, depuis plus de trois ans, cette «matière verte» qu'elle facture 25 à 30 €/t. «Même si Poitiers possède une station de compostage, nous apportons une réelle proximité pour l'est de cette agglomération», insiste Yves Debien.
Avec des déchets provenant des communautés de communes environnantes, d'une douzaine de paysagistes, de l'hôpital de Poitiers (42 hectares de parcs et jardins), de l'université mais aussi du Futuroscope, ce sont 2.500 à 3.000 t de compost qui sont traitées tous les ans.
Recyclages multiples
Ils récupèrent également depuis peu des biodéchets tels que les eaux de nettoyage de laiteries, les fruits, les légumes, les pains et viennoiseries des grandes surfaces qui seront par la suite valorisés pour la méthanisation.
C'est l'un des projets de la SCEA. Au départ frileuses, les collectivités ont fait appel à eux afin de trouver des solutions pour recycler d'autres types de déchets tels que les restes de repas des cantines scolaires, des maisons de retraite et des hôpitaux.
Cerise sur le gâteau: les rebus de la ville permettent aux associés de fertiliser une grande partie de leurs cultures. En effet, blé, colza, maïs et autres cultures sont cultivés sur plus de 300 hectares pour alimenter les cochons, principale activité de la SCEA.
En fonction des besoins, ce sont entre 10 et 15 t/ha de compost qui sont apportées tous les deux à trois ans sur les parcelles. «Près des habitations, je privilégie le compost au lisier de porc. Cela nous permet de vivre en "bonne intelligence" avec nos voisins», précise Yves Debien.
«Vecteur de communication»«Les citadins ont gardé une image désuète de l'agriculture. La station représente pour nous un excellent vecteur de communication. Nous avons ainsi reçu plus de mille enfants sur l'exploitation et sommes même ouverts durant les journées du patrimoine. C'est pour nous l'occasion de faire découvrir l'agriculture et de montrer notre capacité à traiter les déchets de la ville», affirme Yves Debien. |
Épandre aussi des bouesLa gestion des boues issues de stations d'épuration ou d'activités industrielles reste un autre problème lié à la ville. Leur épandage sur les zones agricoles est l'une des principales solutions pour les recycler. Très décriée, cette pratique, réglementée depuis 1998, garde des intérêts agronomiques et environnementaux. La loi impose aux producteurs de boues de réaliser une étude préalable accompagnée notamment d'une analyse des boues. Il est essentiel de respecter les valeurs seuils concernant les éléments traces métalliques (ou métaux lourds) et les composés traces organiques. «Même s'il n'est pas toujours facile de trouver des débouchés aux boues, le cadre réglementaire permet de garantir leur qualité. Par ailleurs, les tensions avec les organismes stockeurs sont moindres», indique un conseiller de la chambre d'agriculture de la Vienne. A signaler que certains cahiers des charges ne permettent pas de cultiver sur des parcelles ayant reçu des boues, ou proposent de moins rémunérer les agriculteurs. Et pour bénéficier des aides Pac, l'agriculteur doit, au titre de la conditionnalité, présenter un accord écrit ou un contrat d'épandage signé entre le producteur de boues et lui-même. |
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